Bateau japonais saisi par la Chine

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A la suite d’un différend qui date de très longtemps déjà, de 1936 exactement, le Baosteel Emotion de l’entreprise japonaise de transport maritime Mitsui OSK Lines a été saisi récemment par le tribunal maritime de Shangaï. En ce temps, le prédécesseur de Mitsui OSK, Daido Shipping, avait pris en location des bateaux de la société chinoise Zhongwei Shipping qui étaient réquisitionnés par la marine japonaise.

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Ce conflit datant de la guerre mondiale a créé une tension réelle entre le Japon et la Chine, et ce, à deux jours de la tournée asiatique du président américain Barack Obama qui aura pour message la résolution pacifique des disputes maritimes causant une tension dans la relation de la Chine et ses amis du sud-est de l’Asie.

Notons que Pékin et Tokyo ont décidé de se rendre la monnaie de leur pièce à partir de Septembre 2012, autour d’une dispute de terrain qui porte sur des ilots non habités en mer de Chine. Depuis, les mésententes ne cessent de se multiplier.

Glorifier le passé nippon

Cette semaine, le ministre des affaires intérieures Yoshitaka Shindo et des conservateurs japonais au nombre de 150 environ se sont recueillis dans le sanctuaire de Yasukuni. Ce geste représente pour Pékin une nouvelle façon de glorifier le passé militariste nippon. Des prières ont été faites à l’intention des morts honorés dans cet endroit de culte shintoiste. Ces militaires qui ont fait le sacrifice pour le Japon se chiffrent à 2,5 millions. S’ajoutent à cela les 14 criminels de guerre qui ont été condamnés par les Alliés suite à la défaite du Japon lors de la deuxième guerre mondiale.

Suite à cette visite, la tension n’a fait qu’empirer. Le ministère chinois des affaires étrangères condamne cette visite qui pour lui n’est qu’une nouvelle forme de l’attitude hypocrite du gouvernement japonais face à son histoire et face à son passé militariste. Toujours selon cette dernière, le souci du mémorial de Yasukuni est devenu la cause qui pourrait détruire les relations entre le Japon et ses riverains. En début de semaine, le premier ministre nippon, Shinzo Abe, avait carrément été critiqué par Pékin et Séoul pour avoir donné en cadeau à Yasukuni un sabre sacré. L’agence de presse officielle de la Chine avait critiqué ce don comme étant une giffle au président de l’Amérique Barack Obama dont la venue était attendue mercredi à Tokyo. Notons que le chef du gouvernement japonais qui avait de solides convictions nationalistes était venu dans ce sanctuaire Yasukuni en décembre. Ce fut la première fois qu’un premier ministre nippon s’y est rendu depuis des années, la dernière visite datant de 2006. Suite à cette visite, les Américains ont même montré leur mécontentement.

Samedi, la tension qui existe déjà entre les deux pays n’ont fait qu’empirer suite à la saisie d’un bateau japonais par le tribunal de Shangaï. Cette saisie est faite pour réparer les torts lors d’un incident qui a eu lieu pendant la seconde guerre mondiale. Selon Tokyo, cette affaire pourrait avoir des répercussions négatives sur les bases de sa relation « normalisée » avec la Chine qui date de 1972. Cela pourrait mener les entreprises japonaises à ne plus vouloir travailler en Chine alors que les investissements nippons connaissent une chute parce que les rapports entre ces voisins ne sont pas au beau fixe. Par ailleurs, les atrocités de l’armée impériale nippone alors qu’elle occupait une partie de l’empire du milieu marque toujours les relations qui existent entre la Chine et le Japon, des pays qui figurent parmi les trois premières puissances économiques mondiales.

Selon le Japon, la Chine n’a pas tenu sa parole et son engagement en saisissant le bateau de Mitsui OSK alors qu’il avait été convenu, lors de la déclaration commune des deux pays en 1972, que la Chine renonce à demander au japon des indemnités de guerre. Les médias chinois affirment que la firme propriétaire du navire avait été condamnée par le tribunal de Shangaï  à payer 2,9 milliards de yen, soit 21 millions d’euros, de dommages et intérêts.

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