Située au large de la côte sud de la Bretagne, dans le golfe de Gascogne, l’île de Groix est une commune bretonne rattachée au département du Morbihan. Pour s’y rendre, il faut embarquer au départ de Lorient ou de Port-Louis à destination de Port Tudy, le plus grand port de l’île.
Un peu d’histoires sur l’île de Groix
Les vestiges anciennes découvertes sur l’île attestent qu’elle était occupée depuis l’âge du fer et que durant le Moyen âge, ce sont les vikings qui ont occupé le site.
Au 17e siècle, elle a fait l’objet de nombreux pillages et attaques dont certains de ces méfaits ont été causés par les marines hollandaises et anglaises. Il faudra attendre l’année 1744 pour que l’île se dote de sa première structure défensive puis d’autres ont, par la suite, été érigées. Sont encore visibles sur place quelques-unes d’entre elles à savoir :
- Le Fort Surville construit en 1744 puis agrandi en 1846
- Le Fort Bas-grognon construit en 1744 puis modifié trois fois de suite en 1761, en 1848 et en 1893
- La Batterie du Gripp construite en 1744 puis modifiée en 1847
- La Batterie de Nosterven construite en 1744 et modifiée en 1846
- La Redoute de la pointe des Chats construite en 1757 et modifiée en 1761
- Le Fort du Haut-grognon construit à partir de 1878 et achevé en 1881
- La Batterie du Méné construite à partir de 1901 et achevée en 1903
A part ces derniers, les autres infrastructures de défense ont aujourd’hui disparu. Dans leur ensemble toutefois, leurs canons ont permis aux habitants d’atteindre les bateaux qui mouillaient aux alentours de l’île. Ils n’étaient pas assez puissants pour toucher les navires naviguant dans les Coureaux.
De 1870 à 1940, soit près de 70 ans, l’île de Groix s’est développée grâce à l’essor de la pêche. Elle fut considérée premier port français d’armement au germon. Pour profiter de cette manne, les marins de l’île ont commencé à moderniser leurs embarcations pour obtenir un tonnage plus élevé. C’est ainsi que leurs chaloupes à voile pontées que l’on appelait les grésillonnes, ont petit à petit fait place aux dundees thoniers spécialisés dans la pêche à la traîne.
A cette époque, l’île était surtout habitée par les femmes et les enfants, les hommes partant pêcher pendant des jours. La pêche y était tellement développée, mais face à la mer, les pêcheurs restent vulnérables surtout que les eaux aux alentours de l’île ne sont pas particulièrement clémentes. De nombreux accidents ont d’ailleurs été enregistrés dont les plus meurtriers sont ceux du 2 septembre 1883 et du 4 décembre 1896. A ces deux reprises, les pêcheurs ont été surpris par une tempête causant le décès de 64 pêcheurs pour celui de 1883 et 21 pêcheurs pour celui de 1896.
Malgré ces pertes, la pêche a évolué au fil des ans et vers 1900, l’île comptait plus de 300 dundees. A partir de là toutefois, leur nombre commence à décliner pour faire place aux gros chalutiers congélateurs. La dernière période prospère des thoniers de Groix se déroula de 1907 à 1913, période durant laquelle la crise sardinière est survenue. Cela a toutefois épargnée l’île d’où la prospérité de cette activité durant cette époque. Avec cette prospérité sont nés différents petits ports, parfois aménagés au pied des falaises. C’est notamment le cas de Locmaria, Krehal, Locqueltas, Kermaria, Kerlo, Kerhello et d’autres hameaux créés par les marins.
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L’île de Groix d’aujourd’hui
De nos jours, la pêche au thon n’est plus la seule source économique de l’île puisque le tourisme y a fait son apparition. Chaque année, l’île est assaillie par de nombreux visiteurs venus découvrir ses monuments historiques, ses plages, le mode de vie des habitants ou pour assister à l’une de ses fêtes maritimes.
Comment se rendre à bateau sur l’île de Groix ?
Naviguer vers l’île de Groix est un pur plaisir que vous soyez un navigateur confirmé ou sans trop d’expérience. Vous pouvez aussi bien venir à bord de votre propre voilier, en louer un ou profiter des croisières proposées par les différentes compagnies maritimes qui effectuent, chaque jour les liaisons entre l’île et le continent.
Pour les navigateurs, sachez que la navigation vers l’île n’est pas aussi difficile que le suppose les hautes falaises qui l’entourent. Bien sûr, il faudra faire preuve de prudence surtout si vous naviguez vers l’est où on trouve quelques rochers, mais sinon, il n’y a pas trop de dangers.
Quand vous vous approchez de l’île, le Port Tudy est généralement l’idéal pour accoster, mais d’autres ports plus petits sont accessibles.
Si vous optez pour Port Tudy, l’ancien port de thoniers, vous devez informer la capitainerie de votre arrivée et demander une autorisation pour y mouiller. Cette dernière vous fera parvenir la réponse par courrier puis le capitaine et des zodiacs viennent à votre rencontre pour vous placer sur ponton ou sur les tonnes, en fonction des places disponibles. Une fois accosté, à vous les balades, à pied ou à vélo sur l’île. N’oubliez pas de faire un tour au « Ty Beudeff », lieu de rendez-vous de tous les marins du coin.
Dans le cas où vous préférez mouiller ailleurs, vous pouvez descendre dans le sud de l’île pour accoster soit au Port Saint Nicolas soit au port Locmaria ou plutôt monter vers le nord, pour mouiller au Port Lay. Ces ports sont idéals pour les petits voiliers, mais uniquement par beau temps.
Enfin, pour ceux qui n’ont pas de voilier, sachez que des croisières partent tous les jours au départ de Port-Louis et de Lorient.
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Que voir et que faire sur l’île de Groix ?
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Les ports :
Il y a bien sûr le plus grand port de l’île, le Port-Tudy où sont amarrés de nombreux bateaux de plaisance. Même s’il est resté le plus grand port de pêche de la commune, on n’y voit que très peu de chalutiers. A l’occasion des fêtes maritimes toutefois, il est possible d’y monter à bord de vrais thoniers pour une balade en mer. En dehors des jours de fête, c’est là qu’il faut prendre le ferry, les bateaux-taxis et les navettes qui relient l’île au continent. C’est là également que les visiteurs débarquent après une traversée de ¾ d’heure depuis Lorient ou Port-Louis.
A part le Port-Tudy, les ports Locmaria, Saint-Nicolas et Port-Lay sont également à voir. Le dernier est considéré comme le plus petit port de toute l’Europe, mais il accueille néanmoins, en été, le festival international du film insulaire.
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Les fêtes maritimes :
Toujours en termes d’activités maritimes et marines, de nombreux programmes sont organisés tout au long de l’année comme la fête du port, les balades des thoniers, la route de l’amitié, … Ce sont des occasions à ne pas rater pour vraiment découvrir la forte connexion entre la mer, l’île et ses habitants. Il faut savoir que ces derniers ont depuis toujours vécu de la mer, donc il n’est pas surprenant si aujourd’hui encore, ils y sont très attachés. Pour rappel, c’est le 15 juin 1913 que les habitants ont organisé pour la première fois, une fête maritime.
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Les monuments historiques et religieux :
A part les activités reliées à la mer, l’île de Groix est aussi propice au tourisme culturel. Elle abrite effectivement quelques monuments incontournables dont l’église Saint-Tudy toujours dotée de sa girouette en forme de thon, le phare de Pen Men, le phare de la pointe des Chats, les Mégalithes composés de dolmens et de menhirs, l’écomusée de l’île de Groix, ses quelques 30 lavoirs et fontaines tous situés sur place publiques, le Vieux gréement qui a été reproduit à l’image d’un ancien thonier-dundee de l’île, le camp préhistorique de Kervédan, la Grotte aux Moutons, …
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La culture en général :
Cela englobe la découverte de la langue bretonne dans sa forme vernaculaire groisillon. Certes, la langue n’y est plus pratiquée depuis le 20e siècle, mais quelques linguistes de la région vous le feront découvrir.
L’Ecomusée de l’île de Groix : ce musée a été ouvert en 1984 et raconte l’histoire de l’île et le mode de vie de ses habitants au fil des siècles.
Le Festival International du film insulaire : il y est organisé, chaque été, depuis le mois d’août 2001 au Port-Lay.
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Les plages :
La principale plage de l’île de Groix est baptisée les Grands Sables. Cette dernière est qualifiée de convexe et se compose de deux sables de couleurs différentes. C’est la seule plage de ce genre en Europe et à part les activités balnéaires qu’elle propose, elle est aussi un grand mystère pour les scientifiques qui ont du mal à comprendre pourquoi elle se déplace de 10 mètres chaque année vers le nord-ouest.
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Sa faune et sa flore :
En termes de faune, l’île abrite surtout des faisans, des lapins, des couleuvres et des crapauds lesquels ne vivent généralement pas sur les îles.
Pour ce qui est de son environnement, c’est surtout la présence de la pierre de glaucophane bleue qui étonne les scientifiques. On en trouve un peu partout sur l’île, mais quand à expliquer leur présence, le mystère n’est pas encore résolu. Quoi qu’il en soit, sachez que l’île abrite aujourd’hui la seule réserve naturelle géologique à intérêt minéralogique dans toute la France.
Enfin, quel que soit le circuit que vous souhaitez adopter sur l’île de Groix, sachez que la meilleure période pour y aller va du mois de juin à août durant lesquels les précipitations sont au plus bas et les températures assez agréables avec une moyenne de 20°C. Du mois d’octobre à mars, les précipitations sont plus élevées et les températures sont au plus bas de décembre à mars avec une moyenne de 10°C.