Alors que le marché des bateaux neufs a du mal à sortir de la crise, celui de la revente a le vent en poupe. La cause : un bateau d’occasion peut coûter jusqu’à 40 % moins cher qu’un nouveau. Même si le critère prix est essentiel, il ne faut pas se ruer vers la première offre bradée. Retenez que l’achat d’un bateau, même d’occasion, est un investissement important qui mérite mûre réflexion.
Dans le cas où vous souhaitez vendre le vôtre, tenez bien compte des pour et des contre pour éviter une vente à perte et le déchirement. Sachez aussi qu’une démarche légale doit être respectée pour ne pas se causer de problème et surtout en créer au futur nouveau propriétaire.
Voici ce qu’il faut retenir que ce soit pour la vente ou l’achat d’un bateau d’occasion.
Achat d’un bateau d’occasion

Avoir son propre bateau et prendre le large dès qu’on en a l’occasion est un rêve que nous partageons tous. Toutefois, pour passer du rêve à la réalité, il faut d’abord débourser des sous et pas qu’un peu. Un bateau coûte assez cher, mais n’est pas pour autant inaccessible si on y met du cœur. La bonne astuce consiste à investir dans un bateau d’occasion, un marché aujourd’hui florissant et sur lequel atterrit régulièrement de vrais bijoux.
Attention toutefois, ce ne sont pas tous les bateaux d’occasion qui sont en bon état de fonctionnement. Certains pourront vous coûter plus cher qu’un neuf, mais vous vous en rendrez compte seulement une fois le contrat signé. Comment éviter de se faire avoir et quelles sont les bonnes astuces pour faire un bon investissement ? Suivez nos conseils pour bien acheter un bateau d’occasion.
Le budget à prévoir :
Le prix d’achat affiché n’est pas le seul budget à prévoir. Vous devez également tenir compte du coût de l’armement de sécurité, des frais de réparation, du coût de la livraison, du coût relatif au mâtage, des frais d’entretien … S’il y a une règle à retenir lorsqu’on se rend sur le marché d’occasion des bateaux c’est que tous les modèles proposés ne sont pas immédiatement parés à la navigation. Il y a toujours quelque chose qui manque, qu’il faut refaire, qu’il faut faire réparer, qu’il faut légaliser … avant de faire sa première sortie en mer.
Face au vendeur, demandez alors ce qu’il y a encore à faire, estimez-en le coût total, ajoutez ces frais au prix du bateau et de la paperasse à faire, n’oubliez pas les frais d’agence si vous êtes passé par une agence et vous obtiendrez le budget brut à prévoir. Ajoutez-y ensuite un budget pour les imprévus et les éventuelles améliorations que vous souhaitez apporter à votre nouveau joujou.
Il serait dommage d’acheter un bateau à bord duquel vous ne pourrez finalement pas sortir puisque les frais de remise en état sont trop élevés et totalement imprévus.
Un petit conseil : avant de prendre une décision surtout s’il s’agit de votre premier bateau et que vous n’êtes pas vraiment expérimenté, demandez l’expertise d’un professionnel. Cela va vous demander un investissement supplémentaire, certes, mais mieux vaut dépenser des sous pour être sûr d’acheter un bateau performant que de devoir dépenser une somme astronomique plus tard pour les réparations.
L’usage futur de l’embarcation :
Pourquoi souhaitez-vous acheter un bateau ? La réponse à cette question vous indiquera quel modèle il vous faut choisir. Si vous souhaitez participer à des compétitions nautiques, achetez un bateau de régate ou un voilier en fonction de la discipline à laquelle vous souhaitez concourir. Par contre, si vous souhaitez disposer d’une embarcation pour faire une croisière en mer entre amis ou en famille, consultez les annonces dans la rubrique des yachts.
Et les options se multiplient au fur et à mesure que vos envies se précisent. Bateau à moteur ou à voile ? Bateau ultra-moderne ou plutôt facile à manier ? Monocoque ou catamaran ? Sortie d’agrément en mer, sortie sportive ou sortie pour la pêche ? … Retenez qu’il y a des modèles polyvalents donc si vous souhaitez à la fois partir à la pêche tout en passant un bon moment en famille, renseignez-vous sur des modèles adaptés à cela.
Et puisque vous êtes sur le point de définir le bateau qu’il vous faut, n’oubliez pas un critère essentiel : disposez-vous du permis pour conduire une telle embarcation ?
Dans le cas où le projet reste encore assez flou, n’hésitez pas à demander l’avis d’un courtier. Vous pouvez aussi vous rendre dans une foire pour bateaux d’occasion et embarquer à bord de quelques modèles pour voir lesquels répondent vraiment à vos attentes.
Attention, même si les coups de cœur seront nombreux, évitez les achats impulsifs qui peuvent vous coûter cher. N’oubliez jamais de faire expertiser le modèle qui vous intéresse, car cela peut vous faire économiser des sous tout en profitant pleinement du grand air au large.
La taille du navire :
La taille du bateau ne complique pas vraiment sa manœuvre, sauf si vous êtes un grand débutant. Toutefois, pour certaines tâches indispensables à bord, comme la prise de ris, il faut reconnaître que cela s’avère plus facile sur une embarcation de 10 m que sur un autre de 18 m. On peut alors dire que d’une certaine façon, la taille du navire est un point déterminant qui en facilite la manœuvre.
Il ne faut pour autant pas l’utiliser comme excuse à l’achat d’un modèle plus imposant. Si vous en avez toujours rêvé et si vous en avez les moyens, n’ayez pas peur de la grandeur. Au début, il se peut que vous ayez quelques difficultés, mais au fil du temps, vous vous y habituerez.
La longueur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte. Vous devez aussi tenir compte de la largeur, de la hauteur sous barreau et du tirant d’eau.
Si vous comptez faire des croisières de plusieurs jours avec plusieurs personnes, choisissez un bateau plus imposant, ayant la capacité d’accueillir vos invites en plus de votre équipage. Pour vous en assurez, vérifiez le nombre de cabines destinées aux propriétaires ou charter ainsi que le nombre de cabines que vous réserverez à vos invités.
Et toujours en termes de taille, avez-vous pensez au lieu de stockage du bateau une fois l’hiver installé ? Vous devez vous en enquérir avant même de passer à la caisse pour ne pas vous retrouver à court de solution le moment venu. Si vous souhaitez stocker votre bateau dans un hangar, choisissez une embarcation transportable. Si ce n’est pas le cas, pensez dès maintenant au quai d’amarrage et aux frais de stationnement. Il faut souligner que trouver une place au port n’est pas une chose facile donc pensez-y avant même d’investir.
Le bassin de navigation :
Il est très important de comprendre qu’on ne navigue pas à bord d’un même bateau sur la mer Méditerranée et sur l’Atlantique sauf s’il s’agit d’un paquebot de croisière. En effet, seuls les bateaux de croisière sont conçus pour différents bassins de navigation. Vous devez donc acheter auprès d’un revendeur local qui a utilisé l’embarcation en question sur les plans d’eau de votre région.
Il serait, en effet, dommage de naviguer dans les zones froides du nord à bord d’un yacht conçu pour les eaux chaudes de l’Afrique. De même, avez-vous réellement besoin d’un dériveur en acier alors que votre bassin de navigation se limitera seulement à la Méditerranée ? Pensez plutôt à une embarcation dotée d’une coque en plastique, en aluminium ou même en bois-époxy. L’acier est principalement utilisé pour les navires au long cours.
Dans cette même optique, il est essentiel de bien penser au type d’appendice dont on a réellement besoin. Le choix entre dériveur et quillard dépendra aussi de votre bassin de navigation ainsi que de votre programme.
- En savoir plus – Les règles et ce qu’il faut savoir pour naviguer en mer
Le type de bateau :

Ce critère rejoint les autres cités précédemment, mais il est important de bien comprendre quand vous devez choisir un catamaran et quand vous devez opter pour un monocoque.
Le catamaran est celui qui offre le plus de confort que ce soit en mer ou au mouillage. Si vous êtes adepte des mini-croisières en mer, c’est le meilleur choix qu’il vous faut. Dans le cas où vous affectionnez la navigation à grande vitesse et les cheveux au vent, c’est un trimaran qu’il vous faut. Ce modèle allie la vitesse à la sécurité. Enfin, si vous avez un budget limité, le monocoque est le plus indiqué. Vous pouvez commencer par ce modèle puis le remplacer, plus tard, par un autre selon vos envies.
- Lire aussi – Guide achat et vente d’un yacht ou bateau de luxe : conseils pour bien mener cette opération
Les autres points à vérifier :
Pour cette étape-là, la présence d’un professionnel à vos côtés est essentielle, car il saura détecter toutes les anomalies et vices cachés de l’embarcation que vous vous apprêtez à acheter. En effet, avant de signer le contrat, d’importants points doivent faire l’objet d’une expertise poussée et cela se fait aussi bien à flot qu’à sec.
Durant l’expertise à terre, il faudra bien vérifier :
- L’état de la structure du bateau : soyez attentif au niveau des vannes et des passe-coques. Vérifiez aussi le gouvernail, la mèche de gouvernail et le tube de jaumière. Au niveau de la barre, assurez-vous qu’il n’y ait pas de jeu. Et puisque vous avez l’occasion d’examiner le navire sous sa coque, vérifiez également les boulons, le voile de quille, la présence d’osmose et d’éventuelles traces de gelcoat.
- L’état de l’aménagement intérieur : vérifiez la présence des équipements réglementaires, les cartes, les documents …
- L’état de la plomberie : vérifiez le fonctionnement des toilettes, des salles de bain et de la cuisine. Pensez aussi au circuit électrique qui alimente le bateau ainsi qu’aux pompes de cale.
- L’état de l’électronique à bord : cela concerne les GPS, la VHF, le sondeur, le speedo, le loch …
- L’état du compartiment moteur et du moteur. Pensez aussi à l’éventuel moteur hors bord. Une fois que vous serez dans le local moteur, assurez-vous qu’il n’y ait aucune fuite d’huile et que le press etoupe est en bon état. Inspectez les lieux dans les moindres recoins, car après tout, il s’agit d’un investissement important.
Durant l’expertise en mer, il faut prêter particulièrement attention a :
- Moteur : testez-le en haute mer pour voir ce qu’il donne ;
- Gréement dormant à tester également : pour cela, testez les haubans, les cadènes, le vit de mulet, les galhaubans et l’enrouleur. Aussi, même si l’étai vous paraît en bon état, prévoyez toujours son remplacement.
- Accastillage de pont : cela concerne les taquets, les poulies, les manilles, le gréement courant …
- Le comportement général du bateau en mer.
Une fois le bateau à flot, profitez-en pour descendre sous le pont et assurez-vous qu’il n’y ait aucune fuite au niveau des hublots, des balcons et des fixations de chandeliers.
Et pour finir la vérification, prêtez attention à l’état des voiles. Dans quelle matière elles ont été conçues, comment se présentent les coutures, les œillets sont-ils encore en bon état ? …
Vente d’un bateau d’occasion

Maintenant, partons du côté du propriétaire qui souhaite mettre son bateau en vente. Évidemment, son embarcation ira sur le marché d’occasion et s’il n’y prête pas attention, il peut faire une mauvaise affaire, voire une vente à perte. Pour éviter cela, suivez nos conseils.
Attention à la surévaluation :
Parfois on se dit que notre bateau est encore eu top de sa forme et que logiquement, on peut en tirer un bon prix, voire un meilleur prix par rapport à celui auquel on l’a acheté. On vous arrête tout de suite. Qui dit vente d’occasion dit un rabais du prix de départ auquel vous l’avez eu. Il faut même savoir que le prix d’un bateau baisse d’environ 10 % chaque année. Il faut donc tenir compte de sa dévaluation avec le temps et de le vendre au prix juste.
N’essayez surtout pas de le vendre au prix fort pour voir si quelqu’un l’achète. Cette stratégie, aujourd’hui dépassée fera fuir les acheteurs au lieu de les attirer.
- Découvrez – Quel bateau pour faire du ski nautique ?
Faites attention à l’aspect du navire :
Certes, vous allez vendre le bateau, mais ce n’est pas une raison pour en faire une épave jusqu’à sa vente. Soignez-le, donnez-lui un aspect qui attire et qui séduit et vous verrez, les demandes vont se multiplier.
On évite donc de présenter un navire sale, aux voiles toutes déchirées, au moteur huileux … A la place, donnez un coup de peinture ici et là, nettoyez chaque parcelle du pont et des autres cabines, jetez tout ce qui est superflu … Aidez le futur nouveau propriétaire à se projeter dans ce projet.
Soyez présent pour les futurs acquéreurs :
Vendre un bien avec lequel on a été heureux est toujours un déchirement. Ce n’est toutefois pas une raison pour rester dans l’ombre et laisser les visiteurs faire la visite seuls. Au contraire, vous vous devez d’être présents. Vous devez leur offrir une visite guidée étant donné que vous êtes le mieux placé pour leur faire faire le tour du propriétaire. Vous devez rester à leur écoute et répondre a toutes leurs questions.
Mieux encore, préparez un inventaire complet concernant l’embarcation. Vous pourrez ainsi donner des exemplaires aux intéressés ainsi, ils pourront revenir vers vous en cas de questions. Dans le dossier, fournissez également une copie des rapports d’expertise pour devancer les questions trop techniques auxquelles vous ne saurez pas forcement répondre. Veillez toutefois à ce que les documents soient récents.
Enfin, pour compléter le dossier, glissez-y les factures du bateau pour que les acheteurs potentiels puissent voir que le bateau n’est lié à aucune dette. Les documents qui attestent du paiement des droits de francisation sont également à présenter.
Et pour faire tilt, donnez-leur quelques photos des navigations que vous avez déjà réalisées à bord. C’est une astuce qui séduit toujours puisque fait rêver les amateurs de navigation.
Enfin, pour que les personnes intéressées puissent attester de votre bonne foi et puissent déduire que vous n’avez rien à cacher, proposez-leur un essai en mer, mais par petit groupe. De préférence, on invitera client potentiel par client potentiel. Cela leur donnera plus de liberté de poser des questions et vous permettra de vraiment vous consacrer à chacun d’entre eux.
Proposez des solutions aux soucis que peuvent se poser les futurs propriétaires :
Comme on a vu plus haut, les acheteurs potentiels peuvent avoir diverses questions qui peuvent freiner leurs ardeurs. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de la francisation, de l’assurance, de la place de port, de l’hivernage, …
Pour les rassurer, préparez des réponses claires à ces doutes. Donnez-leur les bonnes astuces qu’ils peuvent adopter et si besoin, proposez-leur même votre ancienne place de port si le nouveau propriétaire vit dans la même région que vous.
L’anticipation est la meilleure arme pour vendre et pour convaincre les acheteurs encore hésitants.
Points communs entre vente et achat

La vente et l’achat de bateaux, même d’occasion sont strictement encadrés par la loi. Acheter un navire sans papier représente un délit tout comme le fait d’en vendre sans fournir les documents légaux au nouveau propriétaire.
Ainsi, lorsque vous projetez d’acheter un bateau d’occasion, assurez-vous que le vendeur vous fournisse :
- La carte de circulation ;
- Un acte de vente original : c’est ce document qui permettra au nouveau propriétaire de faire immatriculer l’embarcation à son nom. Quant au vendeur, il devra déclarer auprès de la délégation à la mer et au littoral la vente du navire au moins un mois après la signature de l’acte de vente.
- L’acte de francisation qui doit vous être remis à jour ;
- Le manuel du propriétaire ;
- Le manuel d’utilisation du bateau ;
- Les clés du bateau y compris les doubles ;
Veillez aussi à ce que le vendeur vous donne ses coordonnées exactes (nom, prénom, adresse, numéro …).
Enfin, si vous êtes l’acheteur, essayez de négocier à l’avance la livraison du navire. Si vous arrivez à la mettre à la charge du vendeur, cela vous fera des frais en moins.