Little Cup ou « Petite Coupe de l’America » est un évènement nautique organisé tous les deux ans au Port-Noir, Genève. Cet évènement est aujourd’hui vieux de 45 ans et pourtant, même les professionnels internationaux de la voile ne le connaissent encore que trop peu. Cette année, Little Cup a toutefois décidé de sortir de son silence pour se dévoiler au public.
Une discipline extrême
Little Cup n’a rien à voir avec les régates et autres évènements nautiques que l’on a l’habitude de voir puisqu’il s’agit vraiment d’un monde à part. Dans cette discipline, on rencontre des marins savants, des bateaux un peu fous et d’innombrables innovations technologiques. Pour le public que nous sommes, le Mondial des Classe C, comme on le surnomme, est vraiment un laboratoire technologique qui vaut le coup d’œil. Ici, les participants sont des marins expérimentés qui se lancent dans de la voile en mode extrême.
Pourquoi est-il resté méconnu du public ?
Si le Mondial des classe C est resté aussi longtemps dans l’ombre, c’est parce que les équipes n’avaient pas les moyens financiers de faire de grandes campagnes tapageuses. Cette année toutefois, tout a changé puisque l’évènement est financé par la fondation Hydros qui est elle-même financée par le banquier Thierry Lombard. Pour Jérémie Lagarrigue, directeur de la fondation, c’est une excellente nouvelle puisqu’il s’acharne depuis des années à faire connaître Little Cup.
Une compétition où l’entraide reste le maître mot
Contrairement aux autres grandes compétitions, les participants au Little Cup ont, certes un esprit compétitif, mais avant tout, ils s’entraident pour que chacun puisse évoluer. Ainsi, après chaque compétition, toutes les équipes se rassemblent pour mettre en commun leurs dernières innovations et les astuces qu’ils ont utilisées pour la compétition. Chacun est bien sûr libre de copier les innovations des autres et ce, même s’il y a compétition.
Un évènement populaire
Après cette belle ouverture d’esprit interne, Hydros a décidé qu’il était temps d’ouvrir les portes de l’évènement au public. C’est ainsi qu’elle a obtenu le financement de Thierry Lombard. Grâce à ces fonds, la fondation qui organise l’évènement nautique a pu monter un village au Port-Noir au sein duquel deux expositions ont été déployées. Durant l’évènement, toutes les équipes déploieront leurs tentes afin que le public puisse approcher de plus près ces bateaux de l’extrême et se rendre compte à quel point les participants ont su innover leurs catamarans.
Des innovations extraordinaires
Au Port-Noir, on retrouve des catamarans classiques au dehors, mais une fois à l’intérieur, on se retrouverait presque dans le monde du futur. Les spécialistes se lâchent vraiment pour avoir un bateau unique et performant à la hauteur de Little Cup. Parmi les bateaux qui valent vraiment le détour, on cite celui du Team Norgador que Jean-Pierre Ziegert et Arnaud Psarofaghis ont hérité de la fondation. Il s’agit d’un classe C de 7, 62 m de long sur 4, 26 m de large doté d’une aile rigide de 27, 8 m² en guise de moyen de propulsion. L’engin pèse à peine 270 kg, aile comprise et une fois arrivé près du flotteur, il est possible de voir à travers la coque sur certains endroits. Et ce n’est pas tout ! En effet, le team a utilisé du film plastique alimentaire pour recouvrir chaque carré de l’aile du bateau.
Le laboratoire de la Grande Cup
Pour les participants, Little Cup est le laboratoire à bonnes idées de la Grande Cup. Tout ce qu’ils ont lancé dans cette compétition et qu’ils y ont découvert leur serviront donc à s’améliorer pour la 35ème Coupe de l’America. Pour eux, si l’innovation ne fonctionne pas chez Little Cup, elle sera moins chère que sur un bateau de la Grande Cup.
Une vitesse grand V
Pour découvrir ce que ces bateaux de l’extrême ont dans le ventre, il faut venir au Port-Noir pour y croire puisque si on vous dit qu’ils peuvent filer jusqu’à trois fois la vitesse du vent, le croiriez-vous ? Et pourtant … Rendez-vous au Port-Noir.