D’après une étude réalisée par un bureau situé en Bretagne, le secteur nautique engrangerait actuellement une activité valant près de 8 milliards d’euros. Si le secteur reste méconnu dans certaines régions, elle est en passe de faire partie des plus importants secteurs d’activité en France. Toutefois, pour que le secteur porte encore plus ses fruits, il est important d’en affiner les stratégies.
Des compétitions reconnues et très suivies à travers le monde
L’activité nautique est de plus en suivie dans le monde actuellement, même si elle reste encore méconnue dans plusieurs pays. Dernièrement, plusieurs événements ont fait parler d’elle dont notamment le tour du monde en voilier que Thomas Coville a réalisé en 50 jours. Il y a également la Vendée Globe qui se dérouler en ce moment-même et qui est marquée par la présence de deux des plus expérimentés en matière de course nautique, à savoir Armel Le Cléac’h et Alex Thomson.
L’industrie nautique au service de la filière
Mais l’industrie nautique ainsi que les divers acteurs opérant dans le secteur se sont également démenés depuis ces dernières années afin de permettre à la filière nautique de gagner en importance à travers le monde. C’est notamment le cas des industriels qui ont créé, durant les années 1950, le contreplaqué marine. Ce matériau a marqué un grand tournant dans la fabrication des embarcations puisqu’il a permis l’apparition des bateaux de plaisance les plus luxueux.
Du côté des acteurs concernés, ils ont pu apporter leur contribution en mettant en place des clubs et des écoles spécialisés dans la manœuvre de bateaux en tous genres. Ces établissements ont pu former de nombreux adeptes et professionnels de sports nautiques qui ont, à leur tour fait développer le marché déjà existant.
Une seule ombre demeure au tableau : le manque de places dans les ports. Malgré la dynamique que connaît le secteur, cela freine quand même les particuliers à investir.
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Une activité très florissante en France
La Fédération des industries nautiques ou FIN vient de délivrer un bilan sur la filière nautique en France en faisant remarquer une importante activité et ce, dans la majeure partie des branches concernées. En effet, entre 2014 et 2015, 41.745 bateaux ont vus le jour au sein des quelques 5.319 chantiers navals opérant en France. Les chiffres d’affaires y afférents sont de l’ordre de 832 millions d’euros se départageant comme suit :
- 307.8 millions d’euros concernant les bateaux à moteur
- 512.4 millions d’euros dans la fabrication de voiliers
- 11.8 millions d’euros concernant les kayaks et les barques
En tout, la filière, rassemblant près de 30 secteurs d’activité, pèserait jusqu’à 4.41 milliards d’euros actuellement, chiffre qui est contredite et sans doute jugée dérisoire par la FIN. En effet, Yves Lyon-Caen en a parlé lors du Salon nautique de décembre dernier en évoquant un chiffre doublé par rapport à la première estimation. Cette théorie fut avancée suite aux résultats d’une étude établie en avril 2016 sous la direction de Frédéric Rode, le directeur de Bretagne Développement Innovation. Cette étude a eu lieu en Bretagne et s’est portée essentiellement sur les retombées de la filière nautique sur l’économie. Comme pour l’expérience réalisée à Morbihan l’année précédente, trois secteurs ont été mis sous la loupe. Il s’agit du secteur des ports de plaisance, de celui des sports nautiques et du bord de mer ainsi que de celui des industries, des commerces et des services.
L’étude a pu amener aux chiffres suivants dans la région de Bretagne :
- 2000 acteurs économiques sont concernés
- 7 440 emplois travaillent dans les secteurs étudiés
- 1, 05 milliards d’euros sont produits en termes de chiffre d’affaires
- 745 millions d’euros concernent les retombées indirectes, c’est-à-dire concernant des marchandises et des services
Les services, le secteur de base des retombées économiques de la filière nautique
D’après les mêmes études réalisées en Bretagne, ce sont les services qui engrangent les plus importants chiffres d’affaires dans la filière nautique. En effet, ce seul secteur concerne 1.235 entreprises employant 5.542 salariés et faisant un peu plus de 883 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Les sports nautiques, quant à eux se trouvent en seconde position avec 612 employés pour 119.9 millions d’euros de chiffre d’affaires, desservant 1 million de clients durant l’année 2015.
En troisième position se place l’activité des 160 ports de plaisance qui opèrent dans la région. Ils engrangent près de 52.3 millions d’euros en chiffre d’affaires et emploient près de 385 personnes.
La filière nautique pour un bel avenir
Compte tenue des résultats obtenus lors de cette première étude, la FIN et la Région Bretagne sont optimistes quant à l’avenir de la filière nautique en France. Les deux entités évoquent également la grande contribution que cette activité pourrait apporter à l’économie du pays. Toutefois, elles conseillent aux différents acteurs d’avancer dans le même sens afin d’offrir des services qui peuvent relier plusieurs régions les unes avec les autres. C’est, par exemple le cas de la Camargue et du Languedoc, ou encore de La Rochelle.
Par ailleurs, la filière reste encore ouverte pour de nombreux emplois, selon Loïg Chesnais-Girard, le vice-président du Conseil régional de Bretagne et responsable du secteur économique. En effet, la filière peut collaborer avec d’autres secteurs d’activité, notamment l’aéronautique, les composites et l’automobile. Il en est de même en ce qui concerne la sécurité, l’agroalimentaire et la géolocalisation.