Comment construire un voilier en bois ?

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Lorsque la plupart des gens pensent au bois, ils pensent probablement aux vieux gréements et autres bateaux de plaisance traditionnels. Le bois est le prototype du matériau de construction des voiliers, comme dans les pirogues construites directement à partir de troncs d’arbres. Par rapport à une construction en polyester, le bois est nettement plus durable et nécessite peu d’entretien (lorsque le bois et la résine sont combinés). Enfin, il n’y a pas de risque d’osmose.

Différentes options et matériaux pour la construction de yachts

Bois classique ou à clins

La construction traditionnelle en bois est une méthode qui consiste à construire un voilier entier en bois, en utilisant des planches de différentes tailles. Il existe deux méthodes de construction : côte à côte (planches de franc-bord) ou légèrement empilées, auquel cas on parle de construction à clins.

Cette méthode de construction est encore utilisée, surtout dans la construction amateur.

Contreplaqué

Cette technique a été développée dans les années 1960 et utilisée par les architectes de l’époque pour construire des séries célèbres comme le Muscadet, le Corsaire et le Vaulian. Le contreplaqué est un assemblage de planches de bois collées entre elles. Plus le nombre de plis est important, plus la structure est rigide et résistante.

L’inconvénient du contreplaqué est l’utilisation de colles qui doivent résister à l’eau. Pour “mariner” le contreplaqué, il faut utiliser une résine époxy qui protège le bois de l’humidité.

Cette méthode peut être plus légère que les voiliers en aluminium ou en composite monolithique, mais elle nécessite la construction d’une coque à bouchain. Le contreplaqué est assemblé pour former un bord, appelé bouchain.

Cette méthode de construction est utilisée pour les bateaux de taille moyenne et est assez solide. Cependant, la résistance aux chocs est moyenne.

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Bois moulé

Cette construction consiste à coller des placages sur un mannequin de grands placages. Pour augmenter la résistance, les fibres du placage sont croisées entre les différentes couches. De cette manière, la coque est façonnée (sans chaînage) et la résistance est égale à celle du contreplaqué. Cela revient à assembler le contreplaqué directement sur le navire.

Le strip planking

Cette méthode consiste à coller (peler) des pièces de bois enduites d’époxy sur un moule, puis à les recouvrir d’un tissu de verre (laminage) pour en assurer la solidité.

Contrairement au contreplaqué, la latte est suffisamment fine pour épouser la forme ronde du moule et ne se fissure donc pas. Cette méthode demande plus de travail que celle du contreplaqué, mais elle est plus légère.

Construction d’un yacht en bois : différentes étapes

Les yachts de croisière RM ont une taille comprise entre 30 et 45 pieds et sont constamment développés pour améliorer leurs performances et leur qualité de construction.

1 : Le “shell”, la structure et la coque

L’utilisation d’un contreplaqué de haute qualité (CP) est recommandée pour la structure du voilier :

Il s’agit de CTBX tout bois, collé en classe 3, dans des épaisseurs de 12 mm et 15 mm, principalement en fonction du modèle RM.

La coque est un autre contreplaqué marin de haute qualité, fabriqué sur mesure et disponible dans des épaisseurs de 15 mm, 18 mm et 22 mm en fonction de nos modèles de voiliers et de nos pièces de coque.

Une fois l’assemblage prêt, nous passons aux gabarits d’assemblage, y compris la structure en acier qui soutient la quille.

Cet assemblage se fait à l’envers pour un travail plus facile et une tenue plus efficace.

Pour le collage, on utilise de la résine époxy, de type bicomposant avec un composant principal et un durcisseur.

Ensuite, des planches de contreplaqué (partiellement composites dans le RM 1180) sont utilisées pour solliciter mécaniquement la coque afin d’en épouser les formes.

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2 : Le déparaffinage

Juste avant le démoulage, une première inspection doit être effectuée pour compléter les joints serrés entre les cloisons. Chaque cloison étant structurelle, elle est laminée à la coque. Pour assurer une surface lisse après la stratification, certaines parties sont évidées (aucune surépaisseur n’est ajoutée).

La grue retourne ensuite la coque et le processus de stratification se poursuit, cette fois-ci avec la coque à l’envers.

Pour rendre la structure étanche et rigide, les différentes parties du CP sont collées à l’époxy. Le travail sur la structure est ainsi terminé.

3 : la préparation de l’intérieur de la coque

Tout l’intérieur de la coque est apprêté et peint à votre convenance.

Le câblage est ensuite tiré :

  • Électricité
  • Plomberie
  • Réservoirs (eau, gasoil)
  • Moteur et périphériques (batterie)

Ensuite, selon le modèle, un meuble est placé devant le pont pour faciliter l’accès.

4 : Préparation du pont et de la passerelle

Une fois le pont livré (sous-traité, en sandwich mousse PVC, tissu de verre polyester et infusion), on passe à l’avant du pont pour réaliser toutes les contre-moules en contreplaqué à l’intérieur et poser l’antidérapant et quelques aménagements.

Une des caractéristiques du pont dans la construction de yachts en bois est que le pont est également collé à la coque à l’aide d’époxy. L’avantage de cette méthode est que les joints sont invisibles et parfaitement étanches (aucune fuite n’a été signalée depuis la création du chantier), ce qui confère une rigidité structurelle supplémentaire.

Une fois le pont terminé, la coque et le pont peuvent être considérés comme faisant partie intégrante du navire.

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5 : Personnaliser la coque

Obtenir la couleur de coque rêvée pour un voilier moderne est en fait un travail qui commence très tôt.

Alors que la coque est encore à l’envers, la résine époxy est appliquée sur le bouchain et les strates de liaison. Le premier ponçage a lieu. Une couche d’apprêt très épaisse est ensuite pulvérisée pour combler les aspérités.

Une deuxième couche d’apprêt époxy plus fine (finition) est ensuite appliquée. Cet époxy “de finition” est extensible et améliore l’état de surface.

Un deuxième ponçage est effectué. Enfin, un apprêt polyuréthane super lisse est appliqué.

C’est là qu’est appliquée la dernière laque polyuréthane à deux composants, qui donne une finition brillante et totalement individuelle.

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6 : Le pontage final

La monocoque arrive au poste d’assemblage final. C’est là que seront installés les pare-brise et les hublots, ainsi que divers raccords, joints et tuyauteries qui n’ont pas pu être montés au préalable.

Le voilier sera ensuite soulevé pour la pose d’accessoires tels que les quilles et les gouvernails, puis il sera transporté en mer pour être gréé et mis à l’eau.

Et, bien sûr, l’étape finale pour le yacht est d’être navigué seul, en couple ou en famille, par l’heureux propriétaire, que ce soit pour une croisière côtière, transocéanique ou autour du monde.

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