Carénage du bateau : comment bien s’y prendre ?

Carénage du bateau : comment bien s’y prendre ?

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A effectuer au moins une fois par an, le carénage est une opération qui consiste à nettoyer, à entretenir et à réparer la carène d’un bateau. C’est une opération fortement conseillée avant la remise à l’eau de l’embarcation. Même si la tâche semble technique, chaque propriétaire peut la réaliser. Il suffit seulement de bien suivre les consignes que voici.

Comment caréner son bateau ?

Comment caréner son bateau ?

La première chose à faire pour pouvoir caréner son bateau c’est d’abord de le sortir de l’eau. Autrefois, il était possible de l’échouer puis d’attendre la marée basse pour nettoyer la coquer et passer l’antifouling. Aujourd’hui, cela est strictement interdit, car le carénage doit obligatoirement être fait dans un lieu pourvu de bacs de récupération des eaux usées. Pour ce faire, vous devez, soit aller dans un chantier naval, soit aller dans un port qui dispose d’un dispositif de récupération agréé.

Dès cette première étape, il faut prévoir des frais, car qui dit sortie du bateau de l’eau, dit grutage. Tâchez d’être présent et soyez attentif durant cette étape pour pouvoir réaliser certaines petites tâches rapidement. Par exemple, avant que les sangles ne le soulèvent, pensez à rentrer la sonde du loch pour préserver les ailettes. Munissez-vous également d’un grattoir et avant que le bateau retombe sur la quille, pensez à gratter rapidement sous cette partie. Une fois la sortie de l’eau correctement réalisée, voici les autres étapes à suivre :

Le nettoyage de la carène

Il faut utiliser un nettoyeur à haute pression. Que le carénage se déroule sur un chantier ou au port, il est généralement possible d’en louer un auprès des responsables. Pour ne pas avoir à payer cette location, vous pouvez utiliser votre propre nettoyeur, mais veillez seulement à ne pas avoir un jet trop puissant, car cela peut endommager le gelcoat de la coque.

Pour bien l’utiliser, il faut maintenir l’engin à 20 ou 30 cm de la coque et veiller à ce qu’il y ait un angle de 45° entre la buse et la coque. Cette astuce réduit la puissance du jet et évitera un retour d’eau vers vous. Quoi qu’il en soit, enfilez une paire de bottes en caoutchouc et un ciré avant d’entreprendre ce nettoyage.

Le grattage des résidus persistants

Si certains résidus (résidus d’antifouling, mollusques …) restent collés malgré le passage du jet, utilisez une raclette pour les retirer. S’il s’agit de calcaire, le mieux c’est de poncer les traces avec du papier de verre fin à l’eau. Evitez de faire le ponçage à sec, car vous risquez d’inhaler de la poussière d’antifouling, une substance hautement nocive pour l’homme.

Le nettoyage de l’hélice et de l’arbre

Pour ce qui est de l’hélice, il est important de retirer les anodes auparavant puis de gratter et de poncer les éléments métalliques. Ce n’est qu’après cela que vous pourrez les rincer à l’eau. Il faut ensuite que l’ensemble soit sec pour passer à l’étape suivante.

Profitez de ce temps de séchage pour vérifier l’état de la coque et des autres pièces qu’il faudrait peut-être remplacer.

Le masquage des zones à ne pas peindre

Une fois que l’ensemble est sec, prenez de l’adhésif puis dans un premier temps, utilisez-le pour marquer la ligne de flottaison et ainsi délimiter la zone à peindre, celle située sous la ligne de flottaison. Dans un second temps, masquez les parties à ne pas peindre. On pense notamment à la sonde du sondeur, aux emplacements des anodes, à l’hélice et à l’arbre. Si vous peignez la sonde, la peinture va troubler les échos tandis que si vous peignez les emplacements des anodes, la peinture va jouer le rôle d’isolant or pour bien fonctionner, les anodes doivent être en contact direct avec le métal. Par conséquent, veillez à bien les protéger.

L’application de l’antifouling

L’antifouling ne doit être appliqué que lorsque la coque est bien sèche. Pour l’appliquer, munissez-vous d’un pinceau pour bien faire pénétrer le produit dans les zones complexes et faire les petites finitions et d’un rouleau pour les zones bien dégagées. Respectez ensuite les recommandations inscrites sur le pot du produit.

Commencez par appliquer une première couche suivie d’une seconde lorsque la première est bien sèche. Sitôt la deuxième couche appliquée, retirez rapidement les rubans adhésifs pour que la peinture reste bien en place. Si vous attendez que l’antifouling soit sec, le produit va se décoller avec l’adhésif lorsque vous le retirez. De plus, à rester trop longtemps au soleil, la colle peut se transférer sur la coque et il sera alors plus difficile encore de la retirer.

Pours informations complémentaires :

  • L’antifouling est une peinture spécifique qui empêche les organismes aquatiques de s’accrocher à la coque. Au fil des navigations toutefois, il part petit à petit et les résidus finissent quand même par s’accrocher. La coque devient plus rugueuse ce qui va ralentir l’allure de l’embarcation et la rendre plus fragile.
  • Il faut appliquer plusieurs couches d’antifouling au niveau de la ligne de flottaison, car cette zone, se retrouvant tantôt dans l’eau, tantôt à l’air libre et au soleil, a tendance à se salir plus vite. Du fait de son exposition au soleil, les algues s’y développent plus vite.
  • Il ne faut jamais appliquer de l’antifouling pour la coque sur l’hélice et l’arbre, car les métaux présents dans le produit favorisent la corrosion.

Les finitions

Pour terminer le carénage, il faut :

  • Remettre les anodes en place : pensez à en acheter des nouvelles à l’avance.
  • Gratter les zones masquées par les bers, les nettoyer rapidement et y appliquer de l’antifouling. En effet, durant les étapes précédentes, votre bateau a reposé sur des bers. Il est donc logique que les parties en contact avec ces supports soient restés intacts. Profitez du moment où le grutier soulève l’embarcation avant sa remise à l’eau pour vous en occuper.
  • Remettre le bateau à l’eau : assurez-vous que l’antifouling soit complètement sec avant la remise à l’eau du bateau. Certains produits nécessitent un temps de séchage plus long (jusqu’à 16 heures) alors que d’autres sèchent en 10 minutes. Renseignez-vous bien là-dessus avant d’acheter votre produit.

Une fois le bateau à l’eau, le carénage est officiellement terminé. Par contre, vérifiez bien que l’embarcation ne prenne pas l’eau au niveau des vannes, du presse-étoupe et des passe-coques de sonde.

Pourquoi caréner son bateau ?

Pourquoi caréner son bateau ?

Le carénage du bateau doit être fait, au moins une fois par an. Il permet de :

  • Optimiser les performances du navire puisque l’application d’une nouvelle couche d’antifouling va rendre la coque plus lisse et accroître sa vitesse.
  • Repousser les organismes marins de s’accrocher à la coque.
  • Prolonger la durée de vie du bateau puisque la coque est bien entretenue.

Pour information, la carène c’est la partie de la coque qui se situe sous la ligne de flottaison et qui se retrouve immerger dans l’eau durant la navigation.

Quand caréner son bateau ?

Le carénage doit être effectué avant la remise à l’eau du bateau, généralement au printemps. Si vous avez opté un hivernage à terre, attendez que les beaux jours arrivent pour effectuer cette tâche.

A lire – Hivernage bateau : comment procéder ?

Si vous le réalisez sitôt le bateau sorti de l’eau et alors qu’il va encore rester à terre durant tout l’hiver, les salissures vont s’installer durant le stockage à terre et vous devrez procéder à un autre carénage une fois les beaux jours arrivés. Il faut effectivement souligner que les saletés s’installent plus vite lorsque le bateau est à l’air libre que lorsqu’il navigue.

Combien coûte le carénage d’un bateau ?

Réaliser le carénage soi-même permet de réduire les frais, mais puisque vous devez passer par une plateforme disposant de bacs de récupération des eaux usées, il faudra prévoir entre 400 à 700 euros pour :

  • La sortie du bateau de l’eau
  • Le calage du bateau
  • Le nettoyage à haute pression
  • La location d’un emplacement pendant un mois au port ou au chantier naval
  • La remise à l’eau

Durant ce temps, vous pouvez passer voir votre navire régulièrement et entreprendre le carénage vous-même. L’achat des produits et leur application restent à votre charge.

Lire aussi – Avoir une place dans un port : ce qu’il faut savoir

D’autres tâches à accomplir durant le carénage

Puisque votre bateau est déjà hors de l’eau, profitez-en pour effectuer quelques vérifications. Parmi les éléments à vérifier, on peut citer :

  • L’arbre d’hélice : prenez-le à pleine main puis essayez de le faire bouger pour vous assurer qu’il n’y ait pas de jeu au niveau de la chaise d’arbre. Si tel est le cas, il faut identifier la bague usée et la réparer, car elle va engendrer des vibrations nocives pour le moteur.
  • Le safran : là encore, il faut s’intéresser au jeu. Normalement, cet élément doit avoir un jeu, mais il ne doit pas être excessif. Pour vous en assurer, prenez-le à pleine main et faites-le bouger sur le côté et vers l’avant. Selon votre ressenti, vous pouvez voir si le jeu est normal ou trop fort. Si tel est le cas, les bagues en cause doivent être remplacées.
  • Les quilles : lorsque ces dernières sont rouillées, il faut gratter la zone infectée puis y appliquer un primaire époxy. Dans les pires des cas, lorsqu’une rénovation intégrale est nécessaire, il faut prévoir plusieurs jours d’immobilisation de l’embarcation au sec.
  • Les vannes : puisque le bateau est hors de l’eau, il faut en profiter pour vérifier toutes les vannes. Pour ce faire, actionnez-les toutes pour s’assurer que les leviers ne soient pas trop souples ou trop dures. Si une vanne résiste, n’hésitez pas à la changer.
  • Les sondes : elles sont fragiles donc il faut utiliser une brosse à dents pour les nettoyer et l’utiliser précautionneusement. La brosse va retirer les coquillages au niveau des pales de l’hélice du loch. Frottez le plus doucement possible pour ne pas arracher l’aimant situé sur les pales. L’ailette du loch ne nécessite aucun entretien particulier donc vous passez directement aux joints toriques qui garantissent l’étanchéité sur le passe-coque. Ces joints doivent être graissés avec de la graisse silicone.

Autant que possible, réalisez toutes ces vérifications avant de passer au carénage proprement dit.

Les différents types d’antifouling

Il est important de revenir sur les peintures et particulièrement concernant les peintures sous-marines. En effet, c’est un point très important pour un bateau. Donc, vous avez le choix entre différentes sortes d’antifouling.

–          Il y a les antifouling érodables qui s’usent avec le frottement. Ils conviennent surtout aux bateaux lents.

–          Il y a aussi les antifouling à matrice dure qui ne craignent pas l’usure. Ils sont parfaits pour les bateaux rapides.

–          Et il existe aussi des antifouling d’hélices, d’embases et de sondes qui sont conçus pour la nature du matériau de ces parties du bateau.

Les peintures pour les autres parties du bateau

Les antifouling sont surtout réservés aux œuvres vives du bateau. Pour les œuvres mortes, il y a aussi des peintures adaptées. Vous pouvez, par exemple, en trouver sur www.peinturebateau.fr En effet, il ne faut pas oublier que les différentes parties de votre embarcation sont faites avec différents matériaux. Il convient donc de choisir les bons produits.

Pour les passavants ainsi que les zones de circulations, vous pouvez les peindre avec une peinture antidérapante ou une peinture avec de l’antidérapant s’ils ne sont pas en bois brut. Pour le reste de la coque comme la cabine et le pont, vous pouvez utiliser une peinture marine qui respecte le matériau de conception.

Les différents critères à considérer pour bien choisir une peinture pour bateau

Afin d’éviter de faire des erreurs sur le choix de la peinture, voici quelques critères que vous devez prendre en considération. Il est possible d’utiliser certaines peintures polymères acryliques « marine » avec ou sans primaire d’accrochage sur du bois, du polyester ou du métal. Il est très important que vous choisissiez avec soin les peintures pour l’aluminium. En effet, ce matériau est particulièrement sensible à l’électrolyse.

Par ailleurs, vous pouvez aussi choisir entre des laques polyuréthanes « monocomposants » ou « bicomposants ». Pour profiter d’une longue durée de vie, pensez à investir dans des peintures bicomposants, même si elles sont plus délicates à utiliser. Vous pouvez aussi miser sur les gelcoats qui sont riches en couleurs. Cependant, les laques sont plus efficaces. Les gelcoats sont surtout utilisés pour le durcissement de la coque.

Quelques conseils pour l’application de la peinture

Avant de passer à la peinture, assurez-vous de prendre le temps de bien choisir la peinture et de vérifier sa qualité. Donc, lorsque vous avez bien nettoyé la partie à peindre, vous pouvez passer à l’application d’une ou de deux couches de primaire. C’est essentiel pour profiter d’un bon résultat. Pour appliquer la peinture, vous pouvez utiliser des pinceaux ou un rouleau. Le rouleau permet de travailler beaucoup plus rapidement tandis que le pinceau permet d’atteindre les zones difficiles d’accès.

Lorsque la première couche est sèche, poncez avec un abrasif fin. Cela permet d’enlever les petites bulles et les petites épaisseurs afin d’assurer une meilleure accroche de la couche suivante. Vous pouvez passer aux couches de finition en fonction de vos attentes. Sinon, pensez à confier la peinture de votre bateau à un professionnel.

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